Le décret d’application de la loi Rist marque un tournant significatif pour la profession d’opticien-lunetier en France. Très attendu depuis le début de l’année 2024, ce décret, entré en vigueur le 29 juin 2024, ouvre de nouvelles possibilités pour les opticiens. Désormais, ils peuvent adapter la prescription de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste lors de la première délivrance de verres correcteurs ou de lentilles de contact.
Comment ces changements impacteront la pratique quotidienne des opticiens ? Quels en seront également les bénéfices pour les clients ? Quels types d’examens de vue peuvent désormais être réalisés par les opticiens ? Découvrez les réponses dans cet article pour mieux comprendre et tirer parti de ces nouvelles opportunités.
Adaptation de la Primo-Prescription par l’Opticien – La nouvelle réglementation
Le décret d’application de la loi Rist permet aux opticiens d’adapter les prescriptions de verres correcteurs et de lentilles de contact. Cette réglementation vise à améliorer l’accès aux soins visuels et à simplifier le parcours des clients. Désormais, l’opticien-lunetier peut ajuster la prescription initiale lors de la première délivrance, sous certaines conditions.
Résumé des dispositions de la loi Rist
La loi Rist permet aux opticiens de modifier les prescriptions initiales rédigées par un ophtalmologiste ou un orthoptiste.
Cependant, cette adaptation est conditionnée à l’obtention préalable de l’accord écrit du prescripteur. Le prescripteur dispose d’un délai de dix jours ouvrables pour répondre à la demande d’adaptation. En l’absence de réponse dans ce délai, l’accord est automatiquement considéré comme acquis.
Il est important de noter que le prescripteur initial peut explicitement s’opposer à toute modification en le mentionnant sur l’ordonnance.
Le processus d’adaptation
Pour adapter une prescription initiale lors d’une première délivrance d’ordonnance, l’opticien-lunetier doit suivre un processus bien défini :
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- Demande d’accord écrit : l’opticien-lunetier sollicite l’accord écrit du prescripteur en l’informant des modifications envisagées. Cette étape est cruciale pour garantir la conformité aux nouvelles dispositions légales.
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- Échange sécurisé : la demande de l’opticien et la réponse du prescripteur doivent être transmises par messagerie sécurisée. Ils peuvent également utiliser tout autre moyen garantissant la confidentialité des échanges. Cela assure la protection des informations sensibles.
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- Délai de réponse : le prescripteur doit transmettre sa réponse dans les dix jours ouvrables suivant la demande. L’opticien doit conserver cette réponse jusqu’à l’expiration de la durée de validité de l’ordonnance. Cela garantit ainsi une traçabilité et une conformité à la réglementation.
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- Accord tacite : si l’opticien ne reçoit pas de réponse écrite dans le délai imparti, l’accord du prescripteur est réputé favorable. Cette disposition fluidifie le processus et évite des retards inutiles dans la prise en charge des clients.
Ce décret marque une avancée majeure pour la profession d’opticien-lunetier en France. En permettant aux opticiens élargir leurs compétences, la loi Rist vise à améliorer l’accès aux soins visuels et à simplifier le parcours des clients. Grâce à ces nouvelles dispositions, les opticiens peuvent offrir un service plus réactif et personnalisé, tout en respectant les exigences légales et en collaborant étroitement avec les prescripteurs. Ces mesures bénéficient tant aux opticiens qu’aux patients, comme vous pourrez le constater dans la section suivante
Quels en sont les bénéfices pour les opticiens et leurs clients ?
La nouvelle réglementation de la loi Rist offre aux opticiens une plus grande flexibilité dans l’adaptation des prescriptions. Cependant, elle impose aussi des obligations strictes pour garantir la sécurité et la confidentialité des échanges. Ces mesures visent à améliorer la qualité des soins visuels et à renforcer la collaboration entre les opticiens et les prescripteurs.
Opportunités pour les opticiens
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- Autonomie accrue et responsabilisation : la loi Rist donne aux opticiens une autonomie renforcée en leur permettant d’adapter les prescriptions de verres correcteurs et de lentilles de contact. Cela responsabilise les opticiens, les positionnant comme des acteurs clés dans le parcours de soins visuels.
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- Valorisation des compétences : pour répondre aux nouvelles exigences, les opticiens devront peut-être suivre des formations complémentaires. Cela permettra de rehausser leur niveau de compétences et d’élargir leurs connaissances, notamment en matière d’examen de la réfraction et d’adaptation des prescriptions.
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- Renforcement de la Relation Client : en adaptant directement les prescriptions, les opticiens peuvent offrir une réponse plus rapide et personnalisée aux besoins de leurs clients. Cette proximité accrue permet de renforcer la relation de confiance avec les clients.
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- Meilleure fluidité des soins visuels : l’adaptation des prescriptions sans besoin de retour systématique chez l’ophtalmologiste permet de fluidifier le parcours de santé visuelle. Les clients peuvent obtenir leurs équipements visuels plus rapidement, ce qui améliore l’efficacité globale du service proposé par les opticiens.
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- Développement de la pratique professionnelle : cette nouvelle flexibilité offre aux opticiens l’opportunité de diversifier leurs services. Ils peuvent proposer des solutions visuelles plus adaptées, optimisant ainsi l’expérience client et augmentant potentiellement leur chiffre d’affaires grâce à une satisfaction client accrue.
Bénéfices pour les clients
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- Accès rapide aux soins : la possibilité pour les opticiens d’adapter les prescriptions réduit les délais d’attente pour obtenir des verres correcteurs ou des lentilles de contact. Les clients bénéficient ainsi d’un accès plus rapide aux soins visuels nécessaires.
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- Service personnalisé : les opticiens peuvent ajuster les prescriptions en fonction des besoins spécifiques des clients après un examen de la réfraction. Cela permet une personnalisation accrue du service et une meilleure adéquation des solutions visuelles proposées.
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- Continuité des soins : la collaboration étroite entre les opticiens et les prescripteurs garantit une continuité des soins. Grâce à des échanges sécurisés et traçables entre professionnels, les opticiens peuvent suivre les clients de manière plus régulière et précise.
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- Réduction des déplacements inutiles : en autorisant les opticiens à adapter les prescriptions, les clients évitent de multiplier les rendez-vous chez l’ophtalmologiste pour des ajustements mineurs. Cette mesure est particulièrement avantageuse pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. De plus, de nombreux opticiens offrent désormais des consultations à domicile, facilitant encore davantage l’accès aux soins visuels.
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- Amélioration de la qualité de vie : un accès plus rapide et efficace aux équipements visuels améliore la qualité de vie des clients. Une correction visuelle adaptée et rapide permet de mieux répondre aux exigences de la vie quotidienne et professionnelle des clients.
En somme, la nouvelle réglementation de la loi Rist offre des avantages significatifs pour les opticiens et leurs clients. Les opticiens bénéficient d’une autonomie accrue, d’une valorisation de leurs compétences et d’une meilleure relation client. Les clients, quant à eux, profitent d’un accès rapide aux soins, d’un service personnalisé et d’une continuité des soins renforcée. La réduction des déplacements inutiles et l’amélioration de la qualité de vie sont également des bénéfices clés. Ces mesures, en renforçant la collaboration entre opticiens et prescripteurs, promettent une prise en charge visuelle plus efficace et adaptée.
Quels examens de vue peuvent être réalisés par les opticiens ?
Avec les nouvelles réglementations, les opticiens sont désormais habilités à réaliser des tests de réfraction dans le cadre de l’adaptation des prescriptions. Ces tests sont essentiels pour déterminer la correction nécessaire pour des déficiences visuelles telles que la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme. Pour effectuer ces tests, les opticiens peuvent utiliser divers équipements optométriques, proposés par Lapeyre Groupe, tels que :
Cet appareil permet de réaliser un large choix de tests visuels déclinables en vision de loin et en vision de près grâce à la convergence du système optique ainsi que l’ajustement manuel de l’écart pupillaire.
Utilisées au début et parfois après la réfraction pour vérifier les résultats, elles mesurent la clarté de la vision de loin et de près. Les patients lisent des lettres de différentes tailles sur un tableau à distance. Des échelles spécifiques, comme l’échelle DDASS et l’échelle Pigassou pour les enfants, ou l’échelle à main de Parinaud pour la vision de près, sont également utilisées.
Les lunettes d’essai sont utilisées pendant le test de réfraction, souvent en combinaison avec les échelles d’acuité. L’opticien place différentes lentilles devant les yeux du patient pour déterminer la prescription nécessaire. Le patient lit des lettres de différentes tailles sur une échelle optométrique pour comparer la clarté de vision avec différents verres et trouver la meilleure correction.
Les faces binoculaires évaluent la coordination des deux yeux et déterminent la meilleure correction pour une vision binoculaire optimale. Les faces monoculaires isolent un œil pour tester individuellement la vision de chaque œil et la coordination entre les deux.
Cet outil aide à déterminer la correction nécessaire en testant la perception des couleurs rouge et verte, ce qui permet d’ajuster la prescription de manière plus précise.
Test stéréo de la mouche
Il évalue la perception de la profondeur et la vision binoculaire. Les patients portent des lunettes spéciales et regardent une image de mouche pour déterminer si certaines parties de l’image semblent se détacher du fond, ce qui aide à diagnostiquer des problèmes de coordination oculaire comme le strabisme.
Spécifiquement utilisés pour corriger l’astigmatisme, ces cylindres permettent à l’opticien d’ajuster l’axe et la puissance des verres cylindriques en fonction de la netteté perçue par le patient.
Utilisée pour évaluer et corriger les déséquilibres oculaires, la barre de prismes mesure la déviation des yeux, essentielle pour le diagnostic et le traitement de conditions comme le strabisme.
Le cache-œil isole un œil pour tester individuellement la vision de chaque œil et la coordination entre les deux. L’opticien peut également utiliser les faces opaques pour bloquer la vision d’un œil lors de certains tests.
Grâce à ces techniques et outils spécialisés, l’examen de réfraction mené par l’opticien garantit une vision claire et optimale. Toutefois, il est important de noter que l’opticien ne remplace pas l’ophtalmologiste. Pour prévenir les complications et assurer un suivi complet, il est conseillé de consulter régulièrement chez un ophtalmologue.
En conclusion, la loi Rist et ses décrets d’application représentent une évolution majeure pour les opticiens et leurs clients. En élargissant les compétences des opticiens et en améliorant la qualité des soins visuels, cette réglementation renforce la collaboration entre opticiens et prescripteurs. Les opticiens bénéficient d’une plus grande autonomie, tandis que les clients profitent d’un accès rapide et personnalisé aux soins.